Instructions pour la réalisation d'une collection de ravageurs
Table
des matières - Précédente - Suivante
Préparation
des insectes
Etude des insectes
Conservation de la collection
par Herbert Weidner
Pour bien connaître et pouvoir identifier rapidement et sûrement les insectes nuisibles, il est recommandé de rassembler une collection des formes adultes et des divers stades de développement des insectes nuisibles, et si possible des autres arthropodes (p. ex. acariens) ainsi que des dégâts causés par chacun d'eux. Celui qui s'astreint à ce travail sera récompensé de ses efforts.
1. Préparation des images d'insectes à
tégument dur
2. Préparation des stades à tégument mou des
insectes et autres arthropodes
3. Préparation de petits insectes et
arthropodes qui ne peuvent être étudiés qu'à l'aide d'un
microscope
4. Préparation et conservation d'échantillons
de dégâts
Suivant le mode de préparation, les objets collectionnés se répartissent en quatre groupes:
1. Préparation des images d'insectes à tégument dur
A ce groupe se rattachent: les blattes, forficules, criquets, grillons, punaises, coléoptères, papillons, mouches et autres insectes semblables.
Anesthésie. On peut naturellement collectionner des insectes tués lors d'une action de lutte. Toutefois, ceux-ci sont le plus souvent souillés, surtout a eu recours à un produit en poudre. On doit alors les nettoyer soigneusement à l'aide d'un fin pinceau de poils de martre, ce qui parfois brise de fins articles des appendices. Il est préférable de tuer spécialement les insectes destinés à la collection à l'aide de l'éther acétique. On utilisera dans ce but un récipient en verre à large col (bocal à confiture ou à miel) dans lequel on dépose un tampon d'ouate légèrement imbibé d'éther acétique. Après y avoir introduit les insectes, on ferme immédiatement le bocal avec un couvercle hermétique ou un bouchon de liège. Les récipients en matière plastique ne conviennent pas, car leur paroi interne est superficiellement dissoute par l'éther, ce qui souille les insectes et les rend inutilisables pour l'identification et la collection. Après quelques heures d'exposition aux vapeurs toxiques les animaux son morts et peuvent être extraits de bocal. Il est possible de remplacer l'éther acétique par de l'essence rectifiée de l'ammoniaque, du sulfure de carbone (inflammable et explosif!) ou par un autre insecticide gazeux. Cette méthode est toutefois à déconseiller, car les insectes tués à l'aide de ces produits restent souvent rigides, ce qui les rend cassants lors de la préparation et empêche de leur donner la forme désirée. On doit aussi veiller à ce que les insectes, principalement les papillons, n'entrent pas en contact avec le tampon d'ouate imbibé d'éther acétique afin que leurs soies et leurs ailes ne s'abîment pas. On prévient cet inconvénient en fixa à l'aide d'une épingle, le tampon d'ouate à la partie inférieure du bouchon de liège qui ferme le récipient. Il est recommandé de ne pas imbiber trop fortement d'éther le tampon d'ouate ni d'exposer le récipient au soleil, afin d'éviter la condensation des vapeurs toxiques sur les parois internes du bocal. Epingles. Les insectes parfaits sont les plus faciles à préparer pour une collection, car leur tégument dur constitue une carapace qui conserve sa forme. Ils sont préparés de préférence immédiatement après leur mort et montés sur épingles spéciales (épingles à insectes de 4 cm de long et de diamètre variable, nos 00,0,1-6) que l'on peut se procurer dans les magasins spécialisés dans le matériel d'enseignement ou entomologique. Les insectes tués depuis un certain temps et devenus rigides doivent être préalablement ramollis avant leur montage sur épingle en les plaçant dans un ramollissoir. Celui-ci consiste en un récipient fermant bien (boite à beurre, cloche à fromage) dont le fond est pourvu d'une couche de sable humide ou d'ouate humectée d'eau sur laquelle on place une feuille de papier filtre. On y dépose les insectes à ramollir sur un fragment de papier, dans une boîte d'allumettes ou quelque chose de semblable, de façon qu'ils n'entrent pas en contact avec l'humidité du fond. On met en place le couvercle et, au bout de 24 heures, les insectes ramollis par l'air humide ambiant peuvent être épinglés comme s'ils venaient d'être tués. L'épingle est introduite perpendiculairement jusqu'aux deux tiers de sa longueur, chez les Coléoptères sur la partie antérieure de l'élytre droit, chez les Lépidoptères exactement au milieu du thorax, chez tous les autres insectes sur la moitié droite de ce dernier. Le choix de l'épingle sera adapté à la grosseur de l'insecte. Les insectes d'une taille inférieure à un centimètre ne sont plus montés sur épingles, mais sur minuties, ce qui exige une certaine expérience. Plus simplement, comme pour tous les petits coléoptères ou les petites punaises, on peut les coller au moyen d'une gouttelette de Syndetikon sur de petits triangles ou rectangles de bristol désignés sous le nom de paillettes et que l'on peut se procurer dans les mêmes établissements que les épingles spéciales. On ne doit utiliser aucune autre colle, car seul le Syndetikon est facilement soluble dans l'eau ou l'acide acétique, ce qui permet l'étude souvent nécessaire de la face ventrale de l'insecte. Ce décollement peut être évité lorsqu'on dispose de plusieurs exemplaires. Dans ce cas, plusieurs individus seront collés la face ventrale vers le haut. Si l'on n'a qu'un seul exemplaire, on le collera sur le côté de façon que l'on en ait une vue dorsale et ventrale. Les paillettes de carton seront montées sur épingle et cela de préférence à raison d'une paillette par épingle.
Préparation et étalage. Pour conférer à la collection un meilleur aspect, il est recommandé, après montage sur épingle et tant que les animaux sont encore mous, de les piquer sur un bloc-étaloir, afin d'en arranger les pattes et les antennes. Ce type d'étaloir est constitué d'une plaque de polystyrène d'au moins 2,5 cm d'épaisseur dans laquelle on peut facilement implanter les épingles. Pour certains insectes (Orthoptères, Coléoptères, etc.), les pattes antérieures seront disposées en avant, les pattes moyennes et postérieures en arrière, les antennes de chaque côté du corps, ces appendices étant maintenus dans la position désirée c au moyen d'épingles à insectes dont la partie supérieure a été recourbée à angle droit. Au bout de 8 jours, les appendices se maintenant en place, il est possible de retirer les insectes de l'étaloir. Les papillons peuvent être conservés dans la position de repos des ailes, simplement montés sur épingle ou, s'ils sont petits, collés sur la face ventrale. Mais ils seront plus présentables si leurs ailes sont étalées, ce qui, en particulier avec les petites teignes qui attaquent les denrées alimentaires, est difficile et exige une certaine expérience. Il est recommandé oc s'informer auprès d'un collectionner de papillons sur la technique de l'étalage. Elle consiste a piquer les insectes, fraîchement tués ou ramollis, dans la rainure d'un étaloir spécial pour papillons que l'on peut se procurer dans les établissements sus-mentionnés. A l'aide d'une aiguille montée (une longue épingle pointue introduite dans un manche en bois), les ailes seront étalées de part et d'autre de la rainure, de façon que le bord postérieur de l'aile antérieure soit perpendiculaire à l'axe du corps. Les ailes seront fixées dans la position désirée au moyen de bandes de papier transparent maintenues par des épingles. Les insectes peuvent être extraits de l'étaloir après quelques semaines. Il est superflu d'en dire davantage ici. Celui qui désire étaler avec soin son matériel fera bien de consulter un guide spécial pour collectionneurs de papillons.
Une fois terminée la préparation de l'insecte, on n'oubliera pas de fixer sous chaque individu une étiquette avec le lieu et la date de capture, la nocivité et le numéro correspondant au carnet de note. Plus tard, on a joutera une autre étiquette avec le nom de l'animal.
2. Préparation des stades à tégument mou des insectes et autres arthropodes
A ce groupe se rattachent toutes les larves de Coléoptères et de Diptères, les chenilles de Lépidoptères, les nymphes et chrysalides, les pupes, les oeufs, etc. ainsi que les araignées, les mille-pattes et les cloportes.
Ces diverses formes seront conservées dans l'alcool à brûler ou de l'alcool à 70 - 80%. Pour éviter qu'elles se décomposent ou qu'elles deviennent brunes, les grosses larves et nymphes seront introduites vivantes dans de l'eau bouillante. On les y maintiendra durant 5 minutes avant de les transférer dans l'alcool. Larves et nymphes d'une même espèce seront conservées dans un tube de verre bien fermé par un bouchon de liège et rempli à nouveau en cas de nécessité. Les tubes seront conservés debout, rangés par groupes (p. ex. Coléoptères, Diptères, etc.) dans de petites caisses. Pour prévenir le dessèchement, on peut aussi fermer les tubes avec un tampon d'ouate et les conserver dans un récipient rempli d'alcool à brûler ou d'alcool à 70-80 %. Des flacons de verre à large col bouchés à l'émeri ou des bocaux en plastique avec fermeture hermétique, comme on les trouve actuellement dans le commerce, conviennent très bien pour cela.
Chaque tube sera muni d'une étiquette portant, écrit d'une encre indélébile dans l'alcool, le nom du ravageur, le lieu et la date de capture ainsi que le numéro du carnet de notes. Pour éviter l'effacement de l'écriture, l'étiquette sera introduite dans le tube un jour après avoir été écrite. On peut aussi utiliser une machine à écrire munie d'un ruban résistant à l'alcool.
(Confection des préparations microscopiques)
A ce groupe se rattachent: Puces, Poux, Mallophages, Psoques, Collemboles et Acariens. Ces petits animaux peuvent être tués en les mettant directement dans l'alcool à 70-80% et conservés dans ce liquide jusqu'au moment de leur étude au microscope. L'examen au microscope n'étant toutefois possible qu'avec des objets transparents. on ne pourrait pas reconnaître les particularités d'animaux extraits directement de l'alcool. On doit donc préalablement les éclaircir et les monter en préparations microscopiques. Pour une étude rapide' on transporte les animaux conservés dans alcool dans une goutte de glycérine déposée sur un porte-objet (une lame de verre de 26 x 76 mm en vente chez les opticiens ou les marchands d'instruments médicaux) que l'on recouvre soigneusement d'un couvre-objet (lamelle de verre de 0,15 mm d'épaisseur de 10 x 10 mm que l'on peut se procurer comme les porte-objets). Pour éviter la formation de bulles d'air, la préparation sera chauffée par-dessous au moyen de la flamme d'une allumette en évitant de porter la glycérine à ébullition. Si l'on veut conserver ces préparations, un certain temps il est nécessaire de border le couvre-objet d'une laque. Cette dernière toutefois n'adhère bien qu'en l'absence de glycérine, qui dissout la laque. La goutte de glycérine doit être telle qu'elle ne déborde pas du couvre-objet sur lequel toute pression sera évitée. Pour border la préparation, on utilisera de préférence une laque-émail qui durcit rapidement. Comme produits de remplacement, le baume de Canada, la cire d'abeille et la paraffine fondue conviennent également. Afin que la préparation soit bien protégée on déposera successivement, plusieurs couches de laque ou de ses produits de remplacement, après durcissement de la première couche. La laque sera déposée avec un pinceau, le baume de Canada avec un bâton de verre, la cire ou la paraffine avec un fil de fer en triangle chauffé à la flamme. De telles préparations doivent être conservées à plat et à l'abri de la poussière dans des cartons pour lames spécialement réservés à cet effet.
Si l'on veut faire des préparations meilleures et plus durables, on placera les petits insectes (puces, moustiques, etc.) dans du baume de Canada, du Cedar ou de l'Euparal. Afin de pouvoir bien examiner les particularités de ces animaux, il est nécessaire de détruire les tissus et organes internes pour ne conserver que les téguments. Pour cela, les échantillons conservés dans l'alcool à 70-80°% seront transférés dans de l'alcool plus faible, puis dans de l'eau distillée et finalement dans une solution de potasse caustique à 10% où ils séjourneront de 1 à 3 jours à température normale. On peut arriver plus rapidement au but recherché en traitant les animaux dans la solution de potasse caustique portée àébullition durant quelques minutes. Comme la solution gicle en bouillant, on conseille d'introduire dans l'éprouvette un petit morceau de bois qui dépasse la surface du liquide. (Pendant l'ébullition, maintenir l'éprouvette loin de soi et veiller à ne pas recevoir de produit dans les yeux!) Laver consciencieusement à l'eau distillée pure ou acétifiée puis passer successivement aux alcools à 60, 80, 95% et à l'alcool absolu, les objets restant un jour dans chaque nouvelle solution. De l'alcool absolu, ils sont transférés durant un jour au minimum dans l'essence de girofle, le xylol ou le méthylbenzoate, mais peuvent y rester à volonté avant d'être montés dans le baume de Canada. Cette dernière opération sera effectuée comme suit:
Déposer au centre d'un porte-objet très propre une goutte de baume de Canada dans laquelle on introduit l'insecte, soigneusement rincé au xylol s'il a été traité auparavant à l'essence de girofle. Saisir un couvre-objet entre le pouce et l'index de la main gauche et le déposer sur le porte-objet, sur un des côtés, à gauche de la goutte de baume. Poser le côté opposé sur l'extrémité d'une aiguille montée tenue par la main droite. La main gauche libérée se saisira alors d'une seconde aiguille montée à l'aide de laquelle on poussera le bord du couvre-objet qui repose sur le porte-objet jusqu'au contact de la goutte de baume. Ensuite, à l'aide de l'aiguille montée de droite on laissera le couvre-objet tomber lentement sur le baume. Il faut veiller à ne pas prendre trop de baume afin qu'il ne déborde pas. Si le baume ne remplit pas tout l'espace sous le couvre-objet, il faut en déposer une goutte sur le bord où se trouve la bulle d'air. Les petites bulles incluses dans le baume s'éliminent d'elles-mêmes lorsque la préparation se dessèche. Suivant l'épaisseur de l'objet, le baume durcit en quelques semaines ou quelques mois. Les préparations peuvent dès lors être conservées verticalement et il n'est pas nécessaire de les border.
Les Acariens, les Psoques et les Collemboles ne peuvent pas être montés au baume de Canada car son indice de réfraction fait disparaître souvent d'importants caractères nécessaires à l'identification de ces arthropodes. On utilisera alors soit le polyvinyllactophénol, soit la gomme au chloral de Berlese. Cette dernière peut être préparée comme suit:
Mélanger 20 parties (en poids) de glycérine à 50 parties d'eau distillée et y dissoudre à froid 200 parties d'hydrate de chloral. Introduire dans ce mélange liquide 30 parties de gomme arabique en petits morceaux ayant la transparence du verre. Celle-ci s'y dissout lentement. Il est recommandé de chauffer légèrement le récipient au bain-marie et de remuer quelquefois le mélange avec un bâton de verre. Le liquide épais sera ensuite passé au travers d'un papier-filtre. Avant de les monter dans cette solution, les petits animaux seront tués dans de l'alcool à 70 % puis déposés sur un porte-objet dans une goutte d'acide lactique à 75 % et recouverts aussitôt d'un couvre-objet. Porter ensuite la préparation durant un temps très court (env. 10 minutes) à 60 °C sur une plaque chauffante ou l'exposer avec précaution à la petite flamme d'une lampe à alcool jusqu'à ce que les appendices soient étalés. La pression du couvre-objet écrase une grande partie de l'intérieur du corps.
Avant l'inclusion dans la gomme au chloral, les objets doivent être débarrassés de l'acide lactique car sa cristallisation gênerait la préparation. Pour cela. les objets très délicats seront transférés pendant 1/2 à 2 minutes, les objets plus grands et épais pendant 15 à 30 minutes à temperature normale, dans un mélange composé de 135 cc d'une solution saturée d'hydrate de chloral et de 150 cc de phénol liquide. Le transport des objets dans une goutte de gomme au chloral de Berlese sera effectué à l'aide d'une aiguille d'acier fin ou d'or. On veillera à les presser jusqu'au fond de la goutte, afin qu'ils ne se déplacent pas lorsqu'on pose le couvre-objet, ni ne soient poussés jusqu'à son bord ou même expulsés du porte-objet. Pour des préparations durables, il est recommandé de placer sous le couvre-objet, comme supports, de petits éclats de verre dont l'épaisseur ne devrait pas être supérieure à la moitié ou aux trois quarts de celle de l'objet. Après un séjour d'au moins un jour en étuve à 40-45°C, les préparations sont propres à l'observation. Pour assurer leur bonne conservation, il est indiqué de les border, après complète dessiccation (plusieurs jours en étuve ou plusieurs semaines à température normale). On utilisera de préférence une laque-émail à séchage rapide qui sera déposée à l'aide d'un pinceau et doit assurer une fermeture hermétique. La laque «Eukitt» donne de bons résultats.
4. Préparation et conservation d'échantillons de dégâts
La préparation d'échantillons de dégâts dépend de leur nature. Dans le cas des ravageurs des denrées, il s'agit le plus souvent de matières sèches qui peuvent être conservées telles quelles. Il est naturellement indispensable que tous les ravageurs aient été préalablement détruits par fumigation. Les seront déposés dans un récipient étanche, à fermeture hermétique, ou dans un autoclave spécial et soumis aux vapeurs d'un liquide très volatil, qui sera déposé audessus du matériel à traiter dans une assiette creuse. Le plus simple est d'utiliser du sulfure de carbone à raison de 1 cc pour un volume de 101 et une durée d'action de 12-24 heures. (Attention, produit très inflammable et explosif. Ne pas fumer, ni opérer à proximité d'un feu, d'une lampe ou d'un appareil électrique). A la place de sulfure de carbone, on peut utiliser le tétrachlorure de carbone, le trichloréthylène ou d'autres insecticides gazeux.
Après la fumigation, les échantillons seront conservés, suivant leur nature, dans des boites fermant bien, ou dans des poudriers à large col. Il est avantageux d'utiliser des boites ou des cornets en celluloïd ou en cellophane que l'on peut fixer dans les mêmes cadres que les insectes préparés. Parfois, des coupes longitudinales ou transversales peuvent offrir des images instructives, surtout après avoir débarrassé une partie des galeries creusées par les insectes de la sciure ou des excréments qui les encombrent. De très petits objets, par exemple une graine de pois partiellement dévorée, peuvent être collés sur carton monté sur épingle. On procédera naturellement dans les collections à un étiquetage précis des objets.
Pour identifier les insectes à l'aide de tables de détermination ou de descriptions, on doit examiner soigneusement toutes les particularités de leur corps. Comme les insectes des denrées sont en général de petite taille, une bonne loupe grossissant au moins 10 fois est indispensable. Une loupe binoculaire, àplus fort grossissement, est préférable. Elle permet l'examen des insects piqués ou collés, mais ne suffit cependant pas pour l'observation dés petits arthropodes montés sur porte-objet. Dans ce cas, un microscope est indispensable. Mais cet instrument a un inconvénient; il ne permet pas d'avoir une vision plastique de l'animal car l'one ne voit nettement que les parties de son corps qui sont situées dans un même plan. Pour avoir une idée de l'ensemble, il faut modifier la mise au point à l'aide de la vis micrométrique. D'autre part, on obtient une image renversée de l'objet; c'est pourquoi on devra poser le porte-objet SOUS le microscope de telle façon que l'image apparaisse dans la position désirée. Les parties les plus importantes du microscope sont les lentilles, l'oculaire et les objectifs, ces derniers au nombre de 2 ou plus montés sur un révolver qui permet un changement rapide du grossissement. La mise au point est assurée au moyen d'une vis rapide et d'une vis micrométrique. L'éclairage de l'objet est d'une grande importance. Il est obtenu à l'aide du miroir et du condensateur. Un bon éclairage implique, avant l'observation de l'objet, une installation correcte du microscope. On ouvre ensuite le diaphragme du condensateur et l'on oriente le miroir vers la source lumineuse (fenêtre, lampe ad hoc) jusqu'à ce que l'on obtienne, en regardant par l'oculaire, un champ clair et homogène. Alors seulement on peut, sur la platine, fixer la préparation sous l'objectif. Les microscopes modernes sont équipés d'une lampe électrique qui assure un éclairage homogène du champ.
A faible grossissement, on cherche l'objet à étudier, on le place au milieu du champ, puis fixe le porte-objet sur la platine au moyen des deux valets. On obtient un plus fort grossissement en tournant le révolver qui met en place un nouvel objectif. La mise au point est assurée à l'aide de la vis micrométrique; par la fermeture du diaphragme du condensateur, on peut mieux faire ressortir des finesses de structure, par ex. de fines soies.
Aussi longtemps que le matériel n'est pas déterminé et la collection encore peu importante, les animaux montés sur épingle seront conservés dans une boîte à cigare (emballages de 50), dont le fond est préalablement doublé d'une plaque de matière plastique (polystyrène) recouverte d'une feuille collée de papier blanc. Si l'on dispose déjà d'une collection importante que l'on désire exposer, il est indiqué de classer le matériel dans des boîtes à insectes qui peuvent être groupés dans des armoires spéciales. Boîtes et armoires sont en vente auprès de maisons spécialisées. Les boîtes peuvent être en carton ou en bois; elles sont munies sur le fond d'une plaque de polystyrène ou de liège le couvercle est vitré. Celui-ci doit assurer une fermeture hermétique à la poussière. Les boîtes qui ferment mal sont une continuelle source d'inconvénients, car les objets exposés deviennent légèrement poussiéreux et la proie de ravageurs, tels que mite des vêtements, anthrènes, ptines.
Dans la boîte, les insectes préparés sont piqués en rangées verticales séparées les unes des autres par une étroite bande de papier ou un fil coloré. Avant chaque nouveau genre et chaque nouvelle espèce, on fixe une étiquette avec le nom du genre, respectivement de l'espèce. Pour effectuer le classement, on suivra l'ordre d'un ouvrage de détermination ou d'un traité spécial plus complet. Les bandes de papier ou les fils séparant les rangées ainsi que les étiquettes seront fixés au moyen de petites épingles spéciales. Les étiquettes de genres et d'espèces seront de même grandeur mais bordées d'un cadre de couleur différente, par ex. noir pour les genres, bleu pour les espèces. Les étiquettes des familles sont plus larges.
Dans la nomenclature binaire, en vigueur depuis LINNÉ (1758), les êtres vivants sont désignés scientifiquement par deux noms latins. Le premier, le nom de genre, doit toujours être écrit avec une majuscule, le second, le nom d'espèce, avec une minuscule (dans les anciens ouvrages, ce second nom d'espèce débute aussi par une majuscule lorsqu'il s'agit d'une espèce qui a été dédiée à une personne). Des espèces voisines sont groupées en un genre, des genres voisins en une famille. Les noms de familles se terminent toujours par idae.
Après le nom d'espèce, on inscrit le nom du spécialiste qui en a donné la première description, puis, séparée par une virgule, la date de parution de cette dernière. Nom d'auteur et date sont indiqués entre parenthèses lorsque, dans la description originale, l'espèce a été rattachée à un autre genre. Alors qu'autrefois les noms d'auteurs étaient abrégés, par ex. L = LINNÉ, F. = FABRICIUS, on les écrit actuellement en toutes lettres.
Pour les grands échantillons de dégâts, on recourt à des boîtes spéciales, intéressants pour des démonstrations si l'on prend soin d'y ajouter des exemplaires du ravageur préparés en position naturelle et de fixer sur le fond de la boîte une description de l'ensemble, rédigée en caractères d'imprimerie ou en lettres reportées. On conservera les préparations microscopiques à plat, dans des boîtes à rainures. En règle générale, on ne classe dans sa collection que des animaux bien étiquetés et déterminés. Si l'on n'est pas sûr de l'identification, on la fera contrôler par un spécialiste ou par un musée zoologique. On dispose alors d'un bon matériel de base.
Des adresses d'établissements où l'on peut se procurer du matériel entomologique figurent sur les pages de publicité de revues pour entomologistes amateurs, par ex. L'Entomologiste, Laboratoire d'entomologie du Muséum d'histoire naturelle, 45 Rue de Buffon, F-75005 Paris, qui paraît 6 fois par an.